Buisson ardent
La Terre tourne autour du Soleil en 365 jours. Dans le Buisson ardent, en 365 poèmes constituant le cycle de l'année et renvoyant cosmiquement aux quatre saisons et aux douze mois, Lucas Balzer illustre le mystère quotidien de l'existence. L'homme se démène dans un champ de forces pour son aléatoire nombre d'or. Le phénoménal quotidien. Matière entre temps. Le Buisson ardent est la Comédie de l'interrègne. 250 p. 28.00 euros.
Extrait
C’est le trou de mémoire au-delà des étoiles
Tellement de rien que tout est en feu
Nous crions trop tard sans raison autour du soleil
Et de bâtarde descendance toi que n’oriente
Que ce pervers matièrement qui crève
En monde ouvertement dissimulé dans le temps
Fulgurant des failles au fond des mers
Le feu en danse avec l’eau fertile imagine les bêtes
Dont ultime émerge première la femme
Elle d’aventure
Sortant avec mille et un poissons pâmés sur le rivage
A la rencontre de la lune qui la couronne
Dans son œuf car l’homme a reconnu la compagne
Dans la légende astrale
Nous sommes tous des enfants trouvés
Ne nous trouvant pas nous-mêmes
De vivre à mort énormité
De soleil braque l’homme invente
La femme orientant des hanches
Notre espèce avec elle alliée à la lune
Le jour est de quoi il retourne la nuit
Dans celle qui pour son défaut
Est mise à nu en oracle à chaud du monde
Et debout d’aurorale invention
L’homme contre toute l’orbitante monstruosité
S’initiant où s’accordent les choses
Connaît l’héritage dans le corps de la sorcière
En grâce elle a le démon
Rien qu’en marchant toujours comme entre les arbres
En promesse de foret de plus en plus profonde
Où s’égarer
L’homme soumettant à la plus brûlante question
Au noir écartement la sorcière
Où toute hantise se trouve confondue
Celle qui nous hante nous flambe le sang
Dans cette chasse où la foudre
Au démonique intime bouleverse la proie
L’homme sur la femme est dans la mémoire du feu
Or devant les yeux clos du fabuleux visage
Telle est la véhémence qu’on connaît ne pouvoir
Prendre pied d’amour qu’en néant de mort
Et hommes et femmes suspendus en jouissance
Dans la harpe des cordages de la nef Narrenschiff
Sur l’universelle fluctuation dérivante
Ô noces dans le ciel
A corps perdus en torche plongeant dans les vagues
Pour apaiser ce qui tourmente l’espèce
Et ne remontant plus d’une nuit qui enfin les délivre
Les taureaux fous qui te démaquillent à coups de reins
Femme aux grands yeux embués
Voudraient à quatre pattes te faire avouer
Tu es du spectacle la sorcière
Autour de toi les hommes tournent en vanité
D’arracher à ta ténèbre ce qui les obsède
De tes trois bouches tu rends l’oracle qui les vide
Toute chose se fuit de partout vers elle-même
Nulle part
Qu’en dérive à perte de fureur insaisissable
Matière entre temps
Explosant labyrinthe suspendu
Tout le ciel est navigable vers rien
Ô naufrage dans la lumière
Pour le lièvre soulevé en poussière dans le ciel
Ici demeurent sidérés les hommes
L’énigme de tant d’évidence nous captive
Entre-temps c’est à pépier
Dans le tremblement vive l’enfant et toi et moi
Un deux trois pour se rassurer
En amont notre mère en aval où tu vas mourir