Le narrateur, au crépuscule de son existence, se souvient des moments de fulgurance de son passé amoureux, de ses voyages lointains en terre d’Afrique, de ses rencontres avec la littérature qui ont pour noms, Artaud, Rilke, Lautréamont, Kafka ou Proust. Il fait le compte et le décompte des grands moments vécus, hantés de visions bouleversantes ou acides. Une langue poétique, remarquable, passionnée et visionnaire, évoque des visages, des bribes de souvenirs et de paysages, esquisse le contour d’un monde qui s’écroule, dedans, dehors. 112 p., ISBN : 978-2-86231-507-2
Christian Dufourquet, né en 1947, ingénieur de formation, poète et écrivain, a passé 25 ans de sa vie en Afrique. Il a publié chez Maurice Nadeau quatre ouvrages : Nous ne cessons de dire adieu (2000) ; Mourir dormir tuer peut-être – (2003) ; Franz et Mania (2005) ; Un chapeau dans la neige (2011) et aux éditions Soupirail, À la cave comme au ciel (2015). Il vit actuellement à Chinon en Val de Loire.
L’exploitation d’une carrière de granit met en péril plusieurs villages autour d’un bourg de Haute-Bretagne. L’un d’eux, La Ville Jéhan, entièrement détruit, appartient aux souvenirs de Guy Darol qui y a vécu tous les étés de son enfance, auprès de ses grands-parents, jusqu’en 1971. Devant une telle désolation, il a reconstruit de mémoire un ensemble de fermes aujourd’hui disparues et donné vie aux anciens habitants en s’attachant à détailler tous les aspects de leur quotidien. Du battage des blés à la fabrication du pain, La Ville Jéhan témoigne d’un temps où les solidarités et l’autosuffisance étaient les moyens et le but. Un tableau se dessine, celui d’un village d’autrefois dont les principes fondés sur l’économie du peu fait écho à l’idéal d’entraide que l’on cherche désormais à réhabiliter comme une utopie nécessaire. 96 p. ISBN 978-2-86231-478-5
Romancier, essayiste, biographe, Guy Darol est l’auteur de plusieurs ouvrages sur Joseph Delteil, André Hardellet, Frank Zappa et Moondog. Il est aussi l’auteur d’un récit autobiographique, Héros de papier (Le Castor astral, 2002), et de trois romans : Le Couloir (Le Castor astral, 1987), Les Pierres ont le souvenir têtu, (Criterion, 1993) et Guerrier sans poudre (Éditions Maurice Nadeau, 2014).
Lauréate 2023 du Prix Jean-Jacques Rousseau de l'autobiographie. Collection À Vif.
Aucune histoire n’est simple et sans doute pas celle-ci. Née a Saïgon au Vietnam, la narratrice quitte ce pays en guerre durant sa petite enfance avec sa famille, pour venir vivre en France. Certains d’entre eux, comme elle, ont perdu la mémoire. Les souvenirs d’enfance la fuient, la poussant à plonger dans les eaux glacées de l’oubli, à se perdre dans les méandres qui l’ont construite pour retrouver son histoire à travers la folie et la rage des parents, la faim, l’abandon, la rue, la misère, l’écho des bombes au Vietnam assourdi par les chansons d’Elvis à la radio…
Sabine Huynh est née en 1972 à Saïgon au Vietnam. Elle a grandi en France et à vécu en Angleterre, aux États-Unis, au Canada et en Israël. Traductrice de poésie, elle a publié entre autres un roman, un recueil de nouvelles et de nombreux recueils de poèmes. Elvis à la radio, ISBN 978-2-86231-453-2, 304 pages, 22 € .
Juin 1940. Pétain demande l’armistice. Le front des armées françaises s’effondre sous la poussée nazie. Le groupe du soldat Paco est anéanti. Il s’habille en civil et décide de rejoindre à pied sa fiancée dans le sud de la France. Les péripéties d’un voyage de huit cents kilomètres plein d’embûches se mêlent au souvenir de la Guerre d’Espagne, de la politique de Staline, de l’exode des Républicains espagnols, d’une grève en milieu viticole et de la mobilisation. Les récits se croisent, dessinent comme une cartographie de la violence politique et sociale de l’époque à travers des rencontres hostiles ou amicales. Mais les récits sont aussi porteurs de l’espoir d’un homme et de son obstination à atteindre son but...
Gilles Moraton vit dans le sud de la France, près de Béziers. Auteur de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre, il a publié notamment Le Magasin des choses probables (1995), Nina, un portrait (1999), En tuant Richard (2012) et Marconi en personne (2021) parus chez différents éditeurs. Il est aussi traducteur de Collection privée du Chilien Gonzalo Eltesch, paru en 2022 dans la collection À Vif aux Éditions Maurice Nadeau.
« Il existe un « journalisme littéraire ». On s’abstiendra de le caractériser, parce qu’il nous semble avoir autant de rapports avec la littérature que la levée de plans du géomètre avec le terrain qu’il arpente. Pour nous, le seul événement qui compte, parce qu’il est le seul important, c’est le livre. Par extension, la pièce de théâtre, le film, l’exposition : l’œuvre. Rêvée, conçue, imaginée, façonnée par certains hommes en vue d’autres hommes, et close sur son secret, mystérieuse, aux pouvoirs difficilement définissables. Telle qu’en elle-même, hors des adultérations du commerce, des entraînements de la mode, des appels de la publicité. L’œuvre vaut toujours plus que le bien, ou le mal, qu’on dira d’elle. La forme de journalisme que nous avons choisie est d’inviter à y aller voir, de jeter un mouvant pont de lianes entre elle et le public. »Maurice Nadeau (avril 1979)
Succédant aux Années Combat (1945-1951), et aux Années Lettres Nouvelles (1952-1965), ce troisième tome de Soixante ans de journalisme littéraire rassemble l’intégralité des textes littéraires de Maurice Nadeau, parus de 1966 à 2013, dans La Quinzaine littéraire, ainsi que ceux de sa revue Les Lettres Nouvelles de 1966 à 1976. ISBN 978-2-86231-289-7 1824 pages, Index et sommaire des oeuvres chroniquées de l'ensemble de la publication (Tome 1 à 3)
Maurice Nadeau (1911-2013) a commencé en 1945 sa carrière à Combat, le quotidien d’Albert Camus et Pascal Pia. Il y a dirigé une page littéraire hebdomadaire de 1946 à fin 1951. Puis, critique littéraire à France Observateur et à L’Express, il fut aussi directeur de collection chez Corrêa où il a fait connaître, entre autres, Malcolm Lowry, Henry Miller, Lawrence Durrell...?Tout en animant sa revue, Les Lettres Nouvelles, de 1956 à 1976, il a poursuivi son travail de découvreur chez Julliard (Bruno Schulz, Witold Gombrowicz, Georges Perec...) puis chez Denoël (Walter Benjamin, Hector Bianciotti, Varlam Chalamov...) avant de fonder sa propre maison d’édition. Il y a édité notamment, parmi les plus connus, Thomas Bernhard, J.?M. Coetzee, Stig Dagerman, Michel Houellebecq. Fondateur de La Quinzaine littéraire qu’il a dirigé de 1966 jusqu’à sa mort, en 2013, il a fédéré autour de lui un ensemble de collaborateurs qui aujourd’hui animent collectivement la revue littéraire en ligne En attendant Nadeau.
La narratrice perd soudainement la vue. Elle va devoir réapprendre chaque geste, patiemment, tenter de redevenir elle même tout en sachant qu’elle ne sera plus jamais la même. En ce sens elle explore ce que vivent tous ceux qui sont frappés de handicap et qui voient leur monde vaciller. À l’aune de ce malheur elle va revisiter son passé, en trouvant un sens nouveau aux événements qui ont échelonné sa vie. Ce récit très fort et très sensible interroge la question de l’image qu’on se construit pour survivre à une réalité souvent cruelle, l’image qu’on veut donner aux autres et celle qui nous échappe. Mais c’est aussi une ode formidable à la littérature et à la force des mots puisque, quand on ne voit plus, seul le langage peut nous permettre d’appréhender le monde.
Françoise Grard, née en 1957, est agrégée de Lettres. Après une enfance voyageuse, elle a enseigné en région parisienne tout en publiant de nombreux romans pour la jeunesse. En 2018, elle a publié aux Éditions Maurice Nadeau Printemps amers qui a reçu le prix Jean-Jacques Rousseau de l’autobiographie.Avec Et le jour sera pour moi comme la nuit, elle renoue avec le genre autobiographique pour évoquer cette fois l’épreuve qui lui a permis d’explorer ses propres ressources, lors d’un exil dans la nuit.