La Fabrique
Un homme revient dans le village où il est né... Une histoire faite d'histoires où le passé s'enchevêtre avec le présent, les souvenirs avec les espoirs. Tout recommence mais rien n'est pareil, les guerres comme les amours, les bonheurs comme les drames, la dureté de l'exploitation des ouvriers comme la désespérance du chômage. La Fabrique, propriété de la famille Mallet de père en fils, a fait subsister le village, génération après génération. Mauvaise gestion ou mutation industrielle, le travail a ralenti insidieusement, doucement jusqu'à la fermeture définitive. De la Fabrique il ne reste plus que de grands bâtiments dévastés par le temps... Et la rumeur est née. Elle dit que le dernier des Mallet a vendu. A qui ? Pour quel usage ? Sûrement une nouvelle Fabrique, mais on se méfie. Pour certains une chance nouvelle, pour d'autres une nouvelle trahison. On est disposé à tout envisager. C'est l'avenir des familles qui se joue dans le discret bureau du notaire. On a beau être désabusé, les illusions demeurent. Pendant 150 ans la vie du village s'est accrochée plus aux souvenirs qu'à une réalité que les habitants subissent passivement. Leur Fabrique en ruine est le vestige d'une prospérité dont ils n'ont jamais profité, le symbole d'une vie meilleure qui n'a jamais existé que dans leur tête. Des gens comme des millions d'autres gens, lâches et courageux, cruels et généreux, remplis de rêves et d'amertume, entraînés dans le chaos d'une société suicidaire. 228 p. (2006) 18 euros
Jean-Claude Émion, né en 1931, a été libraire, maître-verrier, enfin scénariste. Ses premiers textes ont paru dans la NRF en 1958, ensuite au Mercure de France. Il a publié La prochaine fois c'est maintenant (Lettres Nouvelles, 1976), Jaky aime Rose (Régine Desforges, 1991). Écoutant songeant racontant (Maurice Nadeau, 1993).
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